Ce que tu as vu


Chapitre 3

 

Shaka sortit de la pièce par la porte principale et se retrouva par conséquent dans l'immense entrée du palais du grand pope. L'air y était plus respirable, moins enivrant. Il ferma les yeux et se concentra un instant, tentant de calmer ses pensées et ses sens. Peine perdu… Il lui semblait que l'odeur et les caresses du phénix étaient ancrés dans sa peau… résigné, il ouvrit ses paupières et sortit du palais.

Le vent frais sur sa peau raviva son esprit… mauvaise idée… ne pense pas Shaka… laisses toi aller… cette peur irraisonnée, rien que des fantasmes. Comment pouvait-il imaginé que le phénix avait fait cela pour se moquer de lui… Non, tout était bien réel… Il s'est donné à toi Shaka… Il avait envie de le voir sans attendre, pouvoir le sentir contre lui pour se prouver qu'il n'avait pas imaginé.

Tout en marchant il avait traversé le douzième temple et s'approchait du onzième. En pénétrant à l'intérieur il entendit des voix, des chuchotement. L'hindou intensifia son cosmos pour signifier sa présence.

Camus, surpris de sa présence, vint à sa rencontre.

" je pensais que tu resterais plus longtemps là haut."

" Tu devrais pourtant savoir que ce projet ne m'enthousiasmait pas "

Le verseau acquiesça et sourit en regarda son ami dans les yeux

" Je sais, mais peut-être as tu des projets plus intéressant pour cette fin de nuit ? "

Shaka lui rendit son sourire en reconnaissant la silhouette de celui avec qui Camus discutait quelques instants auparavant

" Sans doute aussi intéressants que les tiens "

" Alors passe une bonne nuit. "

Le chevalier de la vierge regarda une nouvelle fois les deux hommes avant de continuer sa route, plongé dans ses pensées.

Camus tressailli en sentant deux bras puissants entourer sa taille

" Dis moi depuis combien de temps n'as-tu pas vu ses yeux là ? "

Camus baissa les yeux et secoua la tête.
Depuis quand n'avait-il pas vu les yeux si troublants de Shaka ? il ne voulait pas se rappeler… c'était encore si douloureux…
Il se blotti malgré lui entre les bras puissants qui l'avaient entouré.

" Pardonne-moi Camus, je ne voulais pas te rappeler ça… "

" ce n'est rien "

Le verseau se retourna instinctivement dans les bras de son amant, cachant ses yeux dans les doux cheveux bleus. Il ne voulait pas y penser, pas se soir… il avait envie d'autre chose, de se laisser transporté par les caresses et la beauté de se corps si désirable qu'il sentait vibrer contre le sien.

Un simple mot et son vœux serait exaucé…

" emmènes moi loin d'ici, je t'en prie "

" Camus… "

" Fais-moi l'amour Saga… "

***

Shaka réprima un sourire en arrivant devant son temple. Il avait dit à Ikki que se porte lui était ouverte… Encore aurait-il fallut qu'il y ait une porte… Ou même un mur…il avait eu du mal, lors de leur retour à la vie, à revoir cet endroit dévasté. Mais aujourd'hui, les arbres du Twin Sals avait retrouvé leur splendeur… c'est tout ce qui restait de ce qui fut autrefois son temple. Il s'était aménagé une sorte de cabanon en bois, modeste certes mais suffisant sous le climat de la Grèce.

L'hindou soupira et s'installa sous les arbres qui avaient si souvent écoutés ses prières. Il avait besoin de faire le vide. Tout se bousculait dans sa tête… Dans son cœur. Il ferma les yeux et concentra son cosmos, s'enfermant dans un cocon de lumière, coupé du monde extérieur.
Jamais il n'avait eu autant du mal à entrer en méditation, ce n'était pourtant pas la première fois qu'il couchait avec un homme… mais c'était si différent. Il y avait mis tout son cœur et toute sa douceur pour ne pas faire fuir l'oiseau de feu. Bien sur il savait qu'il l'aimait, mais il n'avait jamais cru en l'accomplissement de cet amour et encore moins à la possibilité de consommer cet amour cette nuit même… le chevalier d'or secoua la tête et entrouvrit ses paupières.

" Ikki… Qu'as-tu fait de moi ? "

***

le chevalier des gémeaux ferma les yeux quand il sentit son amant s'abandonner au sommeil. Malgré tout il ne pu s'empêché de repensé à l'expression qu'avait eu Camus tout à l'heure… Il avait pourtant cru que cette histoire avait cessé de le hanter, mais ce n'était à priori pas le cas. Même si la déesse avait compris leurs agissements et ne les avaient jamais bannis, Camus ne se pardonnerait jamais d'avoir combattu les siens.
Et il n'était pas le seul… mais lui n'avait pas le droit de se plaindre. Il avait fait déjà souffrir tant de personnes avant cette bataille… comment aurait-il pu chercher une oreille compatissante ? Son frère lui avait été d'un soutien inespéré, et Camus avait su lui redonner goût à la vie… à l'amour. Mais le verseau était moins solide qu'il voulait bien le laisser croire, et c'était pour lui qu'aujourd'hui encore il ne craquait pas, pour ne pas le perdre. Parce que Camus était devenu sa source de vie et de bonheur.

Saga poussa délicatement les mèches marines qui s'étaient collées à leurs peaux moites. Le verseau avait raison, il n'y avait que lorsqu'ils faisaient l'amour qu'ils se sentaient bien, parce qu'alors il n'était plus nécessaire de penser, de se sentir coupable… juste aimer.

Le chevalier des gémeaux sourit aux deux yeux marines qui s'étaient fixés sur lui. Il s'étonnait encore de ce qu'un simple regard de Camus pouvait déclenché en lui, cette vague déferlante de chaleur.
Saga se redressa et pris possession des lèvres de son amant, parcourant de ses mains le corps qui ne demandait qu'a lui appartenir encore une fois. Etrangement le verseau ne cherchait pas toujours à le dominer, et ce soir il lui était même totalement abandonné.
Parcourant de milles baisers le torse de Camus, le gémeau passa une main entre ses cuisses, veillant à ne pas toucher les endroits sensibles. Mordant ses tétons, léchant avec délicatesses le ventre pale… Saga ne pouvait pourtant pas résister longtemps aux appels muets de son partenaire. Il fit glisser ses lèvres plus bas encore et tira doucement sur la peau du membre dressé, posant sa bouche à l'endroit ainsi à découvert.

Les gémissements du verseau étaient son seul guide, il voulait tellement lui faire oublier, l'emmener ailleurs comme il lui avait demandé…
Le gémeau éloignât ses lèvres de la virilité de son amant, regardant avec plaisir le visage angélique lui réclamer plus encore. Il l'embrassât profondément, continuant ses lentes caresses sur ses reins, frottant son propre membre contre celui de son amour. Il voulait le réveiller, le voir devenir se fauve qui savait si bien lui donner tant de plaisir, le pousser à bout pour pouvoir le sentir en lui, si chaud et si doux.

Sans interrompre leurs baisers, Saga fit rouler le verseau sur lui. Dans ces instants Camus était méconnaissable, un animal, et lui voulait être sa proie. Il se cambra en sentant le sexe brûlant du verseau caresser son intimité, et l'attira à lui. Remontant ses jambes, Camus pénétra avec douceur son amant, il se contrôlait pour ne pas s'emparer violemment de ce corps qui le rendait fou. Immobile, il se colla contre son amant, faisant jouer sa langue contre la sienne, attendant que le gémeau lui demande plus…

" Camus… je t'en prie "

Le verseau sentit la fièvre s'emparer de lui, la voix de Saga l'excitait profondément, cette voix rauque quand le désir était plus fort que tout… il commença à bouger lentement, caressant au même rythme le membre gonflé de son amant. Saga secoua la tête, Camus avait le don de le rendre fou, mais c'était aussi pour ça il avait choisi de se laisser dominer. Il faisait monter le plaisir progressivement, s'arrêtant parfois pour admirer le visage éperdu du gémeau. Accélérant enfin ses mouvements, les gémissements de Saga lui parvenait comme dans un rêve, à la fois si proche et si loin, une autre réalité… trop de sensations. Il sentait le gémeau proche de ses limites.

" Laisses-toi aller amour "

Saga abandonna la partie, Camus l'aurait toujours à ce jeu là… Il se répandit dans la main du verseau, laissant la jouissance le submerger, atteignant son apogée quand il sentit Camus se libérer en lui. Le verseau se retira et s'allongea aux côtés de son amant, reprenant son souffle.
Le gémeau vint se blottir contre son épaule. Saisissant la main de camus, il en lécha délicatement les doigts, gouttant sa propre semence, encore pris dans les effluves du plaisir. Le verseau le regarda faire, puis s'empara de ses lèvres.

" Saga, saga… tu me rends fou "

Le gémeau sourit une nouvelle fois aux yeux marines, et s'approchant de lui, suçota délicatement le lobe de son oreille.

" Toi aussi tu me rends fou… je t'aime mon Camus "

" Je t'aime Saga "

***

Shaka abaissa le niveau de son aura. Il avait, comme à chaque fois, perdu la notion du temps. Il lui avait fallut de longues heures pour réussir à calmer son esprit et son corps. Sa méditation n'en avait été que plus profondes et avait du durer de longues heures. Les rayons du soleil qu'il sentit sur sa peau lui confirma ce qu'il pensait, il ouvrit lentement les yeux pour profiter des premières lueurs du jour.

" Bonjour "

les chevalier d'or sourit à celui qui était assit en face de lui et lui rendit son salut.

" Bonjour… j'espère que tu n'es pas là depuis trop longtemps "

Ikki se leva et étira ses jambes

"Disons, au moins depuis quatre heures "

" Et qu'est ce qui a donc pu retenir ton attention si longtemps ? "

Le chevalier divin s'approcha de Shaka et s'agenouilla devant lui

" Mais toi bien sur "

Ikki pencha doucement la tête vers lui et effleura ses lèvres. Sentant Shaka répondre à son baiser il caressa de sa langue les lèvres sucrés, délicatement leurs langues se mêlèrent, prolongeant ce doux baiser. Ikki s'éloigna de quelques centimètres, ne se lassant pas de ce visage qu'il avait pourtant admirer toute la nuit.



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