C'était juste un rendez-vous…
Une promesse de se revoir après un simple baiser
échangé
Un simple baiser qui avait pourtant ancré à
jamais sur ses lèvres le goût suave de sa peau.
Ça faisait presque une demi-heure qu'il l'attendait, garer
dans un coin sombre du port, invisible aux yeux des passants. Nerveux,
comme toujours lorsqu'il savait qu'ils allaient se revoir. Un dernier
coup d'œil dans le rétroviseur. Il n'avait pas de
raison de douter. Il était magnifique. Ses longs cheveux
blonds rentrés dans sa veste de cuir, il ouvrit la
portière et alluma machinalement une cigarette.
Une apparition à l'autre bout du quai, une chevelure de feu
tombant sur ses épaules nues, un simple jean assortit d'un
débardeur mettait sa silhouette féline en valeur.
Milo jeta son mégot au loin et fixa ses yeux dans le regard
de sa créature. Aucun des deux n'aurait
détourné les yeux, impossible… Ils
s'attendaient depuis bien trop longtemps.
« Bonsoir »
Camus tressaillit au son de la voix sucrée du scorpion.
« Bonsoir Milo… je… je ne pensais pas
te revoir… enfin, pas comme ça…
»
« Je sais mais… j'en avais besoin. Tu montes ?
»
Le verseau fit le tour de la décapotable noire, une
wolswagen, et passa sa main sur la carrosserie avant de saisir la
poignée de la portière. Il s'assit aux
côtés de Milo.
Il se sentait bien, en dehors de ses obligations de chevalier, en
dehors de tout… juste avec celui qu'il désirait.
Il passa ses doigts fin sous la chevelure du scorpion et attira sa
tête à lui, déposant sur ses
lèvres un doux baiser…
Le calme avant la tempête.
Ils savaient tout deux qu'une fois qu'ils auraient commencé
à se toucher, rien ne pourrait les arrêter. Une
attraction plus forte que tout, malgré les interdits et les
barrières, ils avaient besoin l'un de l'autre, besoins de ce
contact, impossible de le rompre une fois encore.
Leurs lèvres unies dans un baiser interminable tandis que les
vêtements tombent uns à uns, sous le doigts
préessés et maladroits, qui ont trop hate de
trouver la peau. Les vitres qui se couvrent de buée, cachant
ainsi leur faute aux regards des curieux.
Milo attira à lui le verseau, le faisant basculer tout
contre son corps. Il avait besoin de le sentir, de le toucher plus
près encore.
De pouvoir libérer son érection dans sa main, de
sentir les longs doigts graciles l'emmener vers un autre monde.
Camus, ses jambes entourant son amant, acheva de se
déshabiller, il agissait comme dans un état de
transe, plus rien n'existait autour, mais à cet instant la
seule chose dont il était sur c'est qu'il le voulait, il
voulait le sentir au plus profond de sa chair.
Avec des gestes lents et délicats, le scorpion approcha son
membre tendu de la douce ouverture et entra en son amant, doucement,
tendrement. Tout en dégageant son visage de ses
cheveux pour pourvoir l'admirer dans son plaisir, le verseau se
laissait glisser dans un océan de bonheur… il lui
appartenait, pour quelques minutes mais aussi pour toute la vie.
Il aurait tout donner pour prolonger indéfiniment ce moment
de pure extase, pour entendre les gémissements du scorpion
quelques minutes encore, pour sentir ses mains sur lui, pour l'aimer
encore un peu…
Pour rester nicher dans ses bras et entendre son cœur battre
tout contre le sien. Sa respiration encore un peu trop rapide contre sa
joue.
Mais c'était à cette condition qu'ils pouvaient
être amant, à la
condition de ne jamais dépasser les limites
imposées au sanctuaire, et de se voir uniquement quelques
heures, quelques heures en dehors du temps et de l'espace…
Quelques heures perdues dans les coins sombres du port… et
pourtant les meilleurs instants de leur vie.
FIN
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