Haine
Douleur
Froid
Où suis-je ? Où es-tu ?
Cela faisait deux heures maintenant qu'il avait quitté sa
demeure, qu'il l'avait épargné pour lui laisser
le loisir d'affronter son maître. Il aurait du l'achever.
Pourquoi ? Pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Evidemment il avait
ressenti un cosmos très puissant le protéger,
mais maintenant, il l'avait perdu, perdu avant même de savoir.
*Flashback*
" Ils arrivent, tu entends "
Camus hocha lentement la tête, encore perdu dans ses
pensées.
Ainsi son disciple était venu pour se battre,
peut-être contre lui …
" Je crains qu'ils n'aillent pas loin "
" Sans doute, mais non devons retourner garder nos temples "
Il avait dit cela parce qu'il le devait, mais n'avait aucune envie de
s'éloigner de son ami, depuis qu'il était revenu
de Sibérie, il y avait maintenant une semaine, ils avaient
reliés les liens qui les unissaient lorsqu'ils
n'étaient encore que des enfants.
Milo avait l'habitude des silences de son ami mais aujourd'hui, le
chevalier des glaces lui semblait complètement absent. Il ne
pouvait pas rester de marbre à l'idée de
combattre son élève, malgré tout ce
qu'il pouvait dire, Milo le connaissait, et savait quand il
était troublé.
Se fut finalement camus qui rompit le silence.
" Il est inutile de rester ici, allons-y "
Milo aurait voulut le retenir encore mais il avait
déjà tourné les talons, il resta un
moment immobile, admirant ce corps digne des plus belles statut
grecque, qui portait à merveille l'armure flamboyante du
verseau. Le vent semblait jouer avec ses cheveux…
Athéna ! qu'il est magnifique.
Que se passait-il à l'intérieur de lui ? il avait
l'impression que son propre poison se répandait dans ses
veines pour l'enflammer, plus qu'un ami, mais pas un amant, le
cœur du Scorpion ne battait plus que pour l'homme au
cœur de glace.
*fin du flashback*
Il avait senti les deux cosmos s'affronter, et puis plus
rien…
Il devait y aller, mais pour voir quoi ?
Et pourtant il traversa la maison du sagittaire et commença
à gravir les marches qui conduisaient au temple du verseau,
il sentait le froid l'envahir, dans ses membres mais aussi dans son
cœur, dans son âme.
Quand il franchit l'entrée de la demeure son sang se figea,
il avait espéré, il avait voulu croire encore
mais au fond, son cœur le savait.
Plus rien, plus de vie, ce corps qu'il admirait encore quelques heures
auparavant…
Ses jambes se dérobèrent sous lui, il ne pouvait
pas y croire, pas lui, pas comme ça. Il aurait du tuer Hyoga
quand il en avait le pouvoir, ou mourir, mais Camus n'aurait jamais du
le combattre.
Il souleva la tête de son ami et la posa
délicatement sur ses genoux, il lui semblait qu'il dormait,
qu'il allait ouvrir les yeux, et se moquer encore de lui, de sa trop
grande sensibilité, mais non, pas cette fois…
plus jamais …
" pardonne-moi Camus, pardonne-moi de n'avoir rien fait "
Pourquoi ? Son cœur se décomposait, tombait en
mille morceaux, il savait maintenant, il savait ce que le saint des
glaces présentait pour lui …
Il laissa les sanglots l'envahir et serra plus fort contre lui le corps
glacé de son ami, caressant doucement ses cheveux, il aurait
donné sa vie pour la sienne, mais il ne pouvait plus
rien…
" je t'aime … "
Un esprit
Une âme
Une sensation
Où suis-je ? Où es-tu ?
Le sanctuaire reprend vie, la déesse siège
à sa place, ses fiers chevaliers sont des héros,
et moi je suis comme mort…
Depuis plusieurs jours déjà, Mû
observait le chevalier du scorpion, pas un moment ne
s'écoulait sans qu'il ne ressente la profonde tristesse qui
avait envahit son ami. Chaque jour il descendait l'escalier
sacré, chaque jour il passait devant lui sans jamais parler,
et chaque jour il se rendait dans le cimetière où
gisaient les corps de ceux qui avaient perdu la vie lors de la
dernière bataille.
Aujourd'hui, le bélier s'était décider
à le suivre, il dissimula sa cosmo énergie et
resta en retrait derrière lui, s'arrêtant
derrière les derniers arbres, observant le scorpion.
…je suis comme mort, et plus encore quand je viens ici, mais
je ne peux m'en empêcher, j'en ai besoin, besoin d'avoir
encore un peu de toi.
Il resta un moment immobile, devant la tombe, puis s'écroula
presque au sol, les mains sur les joues, ne tentant même pas
de contenir ses larmes, c'était de toute façon
inutile. Il était perdu, jamais il n'avait ressenti une
telle souffrance, son entraînement lui paraissait bien doux
à côté de la cinglante douleur qui
torturait son cœur.
" Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville
"… oh mon Camus, si tu savais ce que je donnerai pour
t'entendre encore une fois, dans ta langue natale, réciter
ces vers dont je comprends aujourd'hui seulement le sens…
Plus rien ne compte à présent, je ne suis plus
rien, rien ne me retient et tout me fait fuir…
J'aimerai tant te rejoindre…
Il avait senti une aura derrière lui mais même
cela n'avait plus d'importance. Il se moquait bien de ce que pourraient
penser les autres. Ils ne pouvaient pas comprendre.
" Milo… "
" Laisse-moi ! "
" Tu me fais peur, Milo ! Tu ne veux pas… en parler ? "
Mû avait dit cela d'une voix hésitante. Les
réactions du Scorpion étaient
imprévisibles et incontrôlables. Mais il
était son ami. Il ne pouvait pas le laisser ainsi. Depuis
toujours, il avait remarqué ce qui unissait le Verseau au
Scorpion. Il savait ce lien très fort mais là, il
avait du mal à comprendre. La mort de Camus l'avait
profondément peiné, tout comme celle de Shura
mais Milo semblait lui tellement perdu…
" Il n'y a rien à dire, Mû ! "
" … "
Milo avait levé les yeux vers lui, offrant à son
regard ses si beaux yeux rougis par les larmes, son visage
marqué par le chagrin.
" Je l'ai perdu, c'est tout. "
Mû s'était agenouillé, posant ses mains
sur ses épaules, il se décida à lui
demander la confirmation de ce qu'il soupçonnait depuis
longtemps.
" Tu l'aimes, n'est-ce pas ? Il était plus qu'un ami pour
toi ? "
Milo baissa les yeux, ses larmes se faisait plus abondantes et son
corps secoué par les sanglots devenait
incontrôlable. D'un geste protecteur, le Bélier
passa ses bras autour de ses épaules et l'attira
à lui, le serrant contre son torse.
" Pardonne-moi, Milo ! Je ne voulais pas te faire mal…
Pardonne- moi ! "
Mais il n'eut aucune réponse, le Scorpion s'était
agrippé à lui comme à une
bouée de sauvetage, une solution pour garder la
tête hors de l'eau. Toutes ces larmes qu'il avait
gardées ces derniers jours, il les libérait
maintenant, blotti dans les bras de Mû comme s'il
était redevenu un petit enfant.
" J'ai mal, tu sais… Si tu savais combien j'ai
mal… "
" Chut… ne dis rien ! Calme-toi ! Je reste avec toi ! "
" Mû ? "
" Oui ? "
" Merci. "
Mû était resté presque une heure avec
Milo qui avait fini par s'endormir dans ses bras. Il l'avait alors
ramené dans son temple, ignorant les regards des autres
chevaliers et apprentis, étonnés de voir le si
fier chevalier du Scorpion dans cette posture, complètement
inerte dans les bras du chevalier du Bélier. Il le porta
jusqu'à ses appartements et le coucha
délicatement.
" Pauvre Milo ! Toi qui a toujours souffert de ce manque d'amour, tu ne
méritais pas ça… mais tu dois
être fort ! Tu le seras, j'en suis certain… "
Chaleur…
Douceur…
Calme…
Où suis-je ? Où es-tu ?
Je suis comme dans du coton, que s'est-il passé ? Mon combat
avec Hyoga… je suis mort sans doute. Est-ce cela la mort,
mon corps ne me pèse plus. Je connais cet
endroit… le Sanctuaire… C'est Mû qui
est là- bas…
" Mû !! "
" Mû, tu ne m'entends pas… tu ne me vois pas non
plus… "
Alors ça doit être cela la mort.
Milo, où es-tu ?
Le temple du Scorpion, désert, Milo encore
allongé sur son lit comme l'y avait
déposé le Bélier, se
réveillait lentement, sortant de sa torpeur.
" Milo… "
" Camus ? "
Milo secoua la tête comme pour chasser quelque chose de son
esprit.
Je deviens fou. J'ai cru… sentir ta présence.
J'aimerais tellement avoir eu raison…
Je deviens fou…
Il se dirigea vers le temple du Verseau. C'était idiot, il
le savait, mais il ne pouvait s'en empêcher. Le temple
était sombre, frais, mais aucune présence. Rien.
Rien que sa solitude.
Il entra dans les appartements qui étaient ceux de Camus.
Combien de soirées avait-il passé ici,
à ses côtés ?
Il sentait encore son odeur, s'attendant à le voir
à tout moment entrer dans la pièce, prendre un
livre et s'asseoir dans un fauteuil.
Il s'approcha de la bibliothèque et passa sa main sur les
livres….
Bien que ne comprenant pas très bien le français,
il aimait entendre son ami lui lire ces poèmes.
Son doigt s'attarda sur un recueil : Rimbaud.
C'était celui que Camus affectionnait tout
particulièrement. Il se laissa glisser le long du mur, se
recroquevillant comme pour se protéger et
commença à feuilleter l'ouvrage.
Une page était marquée par un papier. Il le prit
dans ses doigts et lut l'en-tête : " Milo ".
Il sentit son cœur s'emballer. Il avait pensé
à lui. Il… lui avait laissé quelque
chose… à lui….
" Milo,
S'il m'arrive quelque chose, je sais que tu viendras ici et que tu
auras cette lettre. Tout du moins, suis-je assez fou pour
l'espérer….
Le poème de cette page m'a toujours fait rêver,
parfois entre les lignes il me semble entrevoir ton visage…
je ne saurais l'expliquer. Je ne saurais expliquer ce qui me pousse
vers toi mais il me semble que je trouve la solution dans ces vers.
Pardonne-moi si tu ne comprends pas. Tout à l'heure, tu m'as
dit que nous devions regagner nos temples, j'aurais voulu rester encore
quelques instants près de toi… Tu combats mon
élève et ce combat me déchire.
Sais-tu au moins combien tu m'es précieux ? Ne meurs pas,
Milo ! C'est mon seul souhait. Vis et sois heureux ! J'aurais tellement
voulu rester à tes côtés !
Ton ami,
Camus. "
Milo ne pouvait détourner les yeux de cette lettre.
Il sentait que de nouveau les larmes embrumaient son regard. Il regarda
la lettre encore un instant puis posa ses yeux sur le livre, sur ce
poème :
"Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les
sentiers
Picoté par les blés, fouleur l'herbe menue
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes
pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue
Je ne parlerai pas, je ne penserai pas
Mais l'amour infini me montera dans l'âme
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien
Par la nature, heureux comme avec une femme"
A. Rimbaud, Sensations
L'ombre du verseau avait suivi Milo jusqu'à ce qui
était son temple encore quelques jours auparavant.
Il se rappelait tous ces soirs où il avait lu des
poèmes à son ami.
Il l'avait vu se saisir du livre, lire cette lettre qu'il avait tant
hésité à écrire et lire ce
poème qui semblait tant l'avoir troublé.
Il aurait voulu pouvoir lui parler, pouvoir lui lire, pouvoir le
prendre dans ses bras et empêcher ses larmes de couler.
Jamais auparavant il n'avait vu Milo pleurer et aujourd'hui, il lui
semblait si fragile !
Il s'agenouilla en face de lui, observant son si doux visage
réagir à ce qu'il lisait.
Il semblait ne pas comprendre le poème, pas
entièrement mais il était resté sur la
dernière phrase, la répétant comme si
elle était illogique…
" Heureux comme avec une femme…. "
Est-ce vraiment ce que tu ressentais pour moi, Camus ? Pourquoi n'avoir
rien dit ? Pourquoi ne t'étais-je rien avoué ?
C'est si dur de penser que peut-être….
Ai-je vraiment bien compris ? Tu me demandes d'être
heureux… Comment pourrais-je l'être si tu n'es pas
près de moi ? Comment pourrais-je vivre alors que tu es loin
de moi ?
Milo…
Quelle torture de le voir si proche et de ne pouvoir lui parler, de ne
pouvoir le toucher ! Pardonne-moi ! Pardonne-moi mon ange ! J'ai voulu
rester chevaliers des glaces mais tu as fait fondre mon cœur.
J'ai voulu rester semblable aux glaciers de Sibérie mais tu
enflammes mes sens, tu enflammes mon corps. Je regrette tellement !
Qu'offrirais-je pour quelques minutes près de toi ! Je
donnerais mon âme pour t'avoir un peu.
" Camus ? "
J'ai cru encore une fois… Tu me sembles encore si
présent ! J'ai l'impression de ressentir ton aura. Jamais je
ne pourrai me détacher de toi. Mon cœur
t'appartient, ne l'avais-tu pas compris ?
La lecture de ces mots rendait la douleur du scorpion encore plus
forte. Il serra la lettre contre son cœur et laissa libre
cours à son chagrin. Pourquoi ? Pourquoi se comprenaient-ils
si peu en étant pourtant si proches…. ? Pourquoi ?
" Heureux comme avec une femme ". Les mots résonnaient dans
sa tête.
Il lui semblait que son cœur allait imploser,
rongé de l'intérieur.
Mais que faire aujourd'hui, il l'avait perdu, à tout jamais.
Depuis combien de temps était-il dans le temple du verseau ?
plusieurs heures, plusieurs jours ?
La pièce était plongée dans les
ténèbres et semblait l'inviter au sommeil ...
pourtant il ne voulait pas seulement dormir, il voulait mourir ...
" Milo ? "
Il ouvrit lentement les yeux, regardant tout autour de lui, encore pris
dans sa profonde tristesse. Il était toujours dans le temple
du verseau, mais tout semblait si … différent
" Ca va ? "
Il se tourna lentement, regardant autour de lui, cherchant des yeux
l'être aimé qui avait prononcé ces mots
" Camus… "
" Est-ce que tu vas bien ? "
" je… je crois oui… "
Il avait regardé le verseau s'approcher de lui, hypnotiser
par cette vision merveilleuse et tellement irréelle,
improbable. L'avait laissé prendre son visage entre ses
mains et ne pouvait plus désormais détacher son
regard des yeux marines qui le troublaient tant
" Camus "
" Chut… "
Il avait déposé un doigt froid sur ses
lèvres, l'empêchant de parler,
l'empêchant de briser ce moment que le chevalier des glaces
avait tant eu de mal à obtenir…
Milo sentait son corps s'éveiller au contact de Camus,
c'était fou mais peut importe, il était
là, contre lui, il se redressa doucement et approcha ses
lèvres des siennes, les effleurant timidement puis
accentuant son baiser, trop heureux de sentir le verseau
répondre à ces gestes. Il colla son corps contre
le sien, s'enivrant de son odeur, jouant de sa langue contre la sienne,
posant doucement les mains sur ce corps qu'il désirait tant.
Camus se sentait glisser dans des volutes de bonheurs, il le voulait
pour lui, maintenant, avant qu'il ne soit trop tard, une
première et dernière fois … il voulait
attirer encore plus près de lui ce corps brûlant,
le déshabillant pour atteindre cette peau encore plus
tentatrice que le fruit défendu, il avait besoin de sa
chaleur … les mains de Milo sur lui, le caressant, lui
imprimant des sillons de feu, cette douleur quand le contact
était rompu, son désir de plus en plus
présent, ses premiers soupirs de plaisir au milieu de ses
baisers, il voulait lui donner tant, il commença
à caresser le membre de son amour, souriant à la
vue de ce visage éperdu sous ses caresses.
Milo s'agenouilla et lui fit face, se saisissant violemment des
lèvres fines du verseau sui le rendait fou, collant son
corps contre le sien … mais tout deux avaient besoin de
plus, il avait besoin de le sentir en lui, de se livrer totalement, de
lui appartenir corps et âme. Il s'allongea, attirant calus
à lui, il ne pouvait pas détacher des yeux de son
regard, de cette flamme qu'il y découvrait pour la
première fois.
Il n'avaient pas besoin de parler, ils voulaient la même
chose …
Camus glissa lentement ses doigts sur les joues de son amour, les
laissant descendes sur ses lèvres, et plonger dans sa bouche
si attirant, jouant avec sa langue. De l'autre main il caressait le
torse brûlant du scorpion et le sentant se cambrer dirigea
ses doigts humides vers sa chaude ouverture, la caressant
doucement…
Milo s'enfonçait dans une douce torpeur, toutes ses
sensations lui faisait perdre la tête, il haletait, en
voulant plus, toujours plus, il le voulait, il voulait qu'il le
possède, plus encore que ses doigts qui s'étaient
introduit en lui, son souffle se faisait plus court, les battements de
son cœur auraient affolé n'importe quel
médecin, il le rendait fou, fou d'amour et de
désir…
" Camus … "
" …oui… "
" prends moi, je t'en supplie, tu me rends fou "
" mon Milo… toi aussi tu me rends fou … "
Camus rapprocha plus encre son corps de celui de son amant, lentement,
délicatement, il frotta son sexe dressé contre
ses fesses rondes, titillant son orifice, guettant ses
réactions… il sentait que le scorpion s'offrait
à lui et le pénétra doucement, sentant
la fièvre s'emparer de lui, profitant de ses instants si
doux, il commença à bouger, répondant
à la demande muette de son partenaire, jamais il n'aurait
cru un tel bonheur possible si merveilleuse sensation, il voulait que
Milo l ressente aussi. Ses mains vinrent se poser sur son membre
brûlant, les imprimants des mouvements qui accentuaient ses
gémissements, Ils étaient en parfait harmonie,
leur cœur battaient à l'unisson, leurs corps
animés du même désir, aussi proche
qu'il leur était possible de l'être, l'instant
leur appartenait, et ils auraient voulu le faire durer encore.
Pourtant le corps de camus était déjà
parcouru de spasmes de plaisir, et la visions de son amant,
entièrement livré à lui, lui fit
atteindre le summum, et le serrant tout contre lui, mordant sa chair,
Camus laissa les vagues de plaisir le submerger, sentant qu'il en
était de même pour son amour dont il sentait les
griffes pénétrer sa peau. Il aurait voulut ne
jamais rompre cette union, il ne pourrait plus jamais se passer de ce
corps auquel il avait goûté, mais pourtant il
savait…
Milo retrouvait peu à peu son souffle blottit dans les bras
de son amant, mais son esprit n'était pas tranquille
" - Camus ? Est-ce que je suis en train de rêver ?
- L'ignores-tu ?
- Pourquoi…
- Tu te poses sans cesse cette question Milo, ma la vie est ainsi
faite, sans doute est-ce notre destin. Je voulais… je
voulais que tu saches combien je t'aime
- Je t'aime aussi camus, alors laisse moi rester avec toi
- Non Milo, tu ne peux pas, je n'en ai ni le droit, ni le
désir, tu es vivant, et tu dois vivre, ils ont besoin de toi
- Non, ils n'ont pas besoin de moi, moi, j'ai besoin de toi !
- Mais je suis là mon ange, je suis près de toi,
si tu ne me vois pas sache que je suis quand même
là, jamais je ne t'abandonnerai "
Camus passa la main sur les joues de son amour, essuyant ses larmes, et
luttant pour retenir les siennes… Il aurait voulut le garder
près de lui, mais ces instants étaient
déjà un miracle…
" - ne pleure pas mon ange, je suis là , je serai toujours
là
- Toujours ?
- Toujours, je te le jure, mais tu dois te réveiller
maintenant. Mais n'oubli jamais que où que tu sois, jamais
tu ne seras seul…
- Laisse moi rester encore avec toi
- Milo…
- Embrasse-moi "
Camus n'aurait de toute façon pas pu résister
à un telle demande, il glissa une main sous la nuque de son
ami et appuya ses lèvres sur les siennes, profitant un peu
encore de sa douceur.
" - mon Milo, mon ange… je t'aime
- moi aussi je t'aime
- aie confiance en moi, un jour nous serons réunis, mais pas
aujourd'hui
- tu seras toujours là ?
- toujours
- tu vas me manquer, mon beau chevalier des glaces
- tu me manqueras aussi, même si je peux te voir, il y a des
sensations que jamais je n'oublierai
- jamais ?
- jamais mon Milo "
Camus sourit quand Milo vint se blottir contre lui, comme en enfant.
Le scorpion voulait profiter encore de lui mais le sommeil le gagna et
il se laissa bercer, serrer dans les bras de son amour, ne sentant pas
les larmes du verseau tomber sur sa peau.
-
" Milo, Milo tu es là ? "
Il reprit pied dans la réalité au son de la voix
inquiète de Mû
" Milo ? MIIIIIIILLLLLLOOOOOOOOO "
" - je suis là, entre
- ça va ? tu m'as fait peur tu sais, l'espace d'un instant
j'ai cru que…
- que ?
- que tu étais mort…
- mort ? pourquoi ?
- ton aura avait disparu … mais, tes mains, tu t'es
blessé ? "
Milo regarda ses mains, en effet il y avait du sang sur ses ongles, il
ferma les yeux un instant, ce n'était pas possible, il se
souvenait avoir en foncer ses ongles dans sa chair, mais…
alors ils avaient… ce n'était pas … un
rêve ? ? ? ?
Mû resta perplexe devant le sourire qu'il voyait se dessiner
sur le visage de son ami, il le vit porter sa main à son
épaule et le sourire se fit plus franc, Milo sentait encore
sous ses doigts les traces de morsures …
" - euh, Milo, tu te sens bien ?
- oui, ne t'inquiète pas pour moi
- Milo, tu te rappelle comment tu était hier ?
- Hier, je suis ici depuis hier ?
- Oui, et tu me demandes de ne pas m'inquiéter ?
- Mû, c'est gentil de ta part, mais je t'assure que
maintenant ça va
… je voudrais juste, être seul
- Comme tu voudras, mais sache que ma porte t'es ouverte
- Merci Mû, merci. "
Quand le bélier fut partit Milo regarda autour de lui,
ramassa le recueil de Rimbaud et le remit en place dans la
bibliothèque. Il lui semblait sentir encore les mains de
Camus sur lui, il se dirigea vers la salle de bain, et regarda dans le
miroir, mais il avait déjà sa réponse,
cette trace de ses dents dans sa chair était bien
réel, il ignorait comment mais tout cela avait eu
lieu…
Il sortit du temple du verseau et s'assit sur les marches, le regard
rivé vers le ciel, leurs constellations brillaient
intensément, elles qui étaient presque
éteintes.
" Je vis pour toi Camus, parce que c'est ce que tu veux, parce que j'ai
la folie de croire qu'un jour nous serons réunis, parce que
je t'aime et qu'à tes côtés je serai
heureux "
" Heureux comme avec une femme "
FIN
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